Parution Home magazine n°38 : spécial outdoor

Posté par Creation jardin
Parution Home magazine n°38 : spécial outdoor

Dossier spécial outdoor : les grandes tendances 2012

à visionner dans la rubrique PRESSE

RENCONTRE THOMAS GENTILINI, JARDINS DU SUD

Contemporains, romantiques ou de caractère régional, les jardins de Thomas Gentilini correspondent aux envies actuelles. Jeune paysagiste installé en 2004, il gère aujourd’hui un cabinet de dix personnes et de multiples projets. Avec une véritable passion depuis l’enfance pour son pays méditerranéen.

Après un BTS d’aménagement paysager puis une maîtrise en architecture des jardins et des paysages à Gembloux en Suisse, ce natif des environs de Marseille affirme depuis quelques années son goût pour les jardins du Sud. S’appuyant sur la tendance contemporaine, il conçoit des projets où la fluidité des graminées se frotte au piquant des cactées. L’allure épurée de ses jardins est devenue une signature servie par des plantes originales dont il a une excellente connaissance botanique.

L’utilisation de graminées, soit ponctuellement soit en grandes masses rappelant des aplats de couleurs, rend les contours
géométriques plus doux. Cela permet aussi d’avoir un écrin enrobant les plantes plus graphiques. Les stipas, pennisetums carex et miscanthus offrent une large palette de hauteurs et silhouettes diverses, et restent décoratifs tout au long de l’année.

Quels sont les critères qui vous conduisent à proposer un style ou un autre ?
Le choix du style se décide avec le client, mais avant tout d’après la superficie et la localisation du site. Dans un petit jardin en pente des hauteurs de Marseille, je sais que si le projet est géométrique et structuré, l’espace paraît plus étendu. Le choix se porte alors sur un jardin ultracontemporain, organisé comme un tableau à regarder dans l’enfilade de la perspective sur la ville et qui reste attractif en toutes saisons. Un grand jardin de campagne me motive davantage à imaginer une requalification de certains espaces pour traiter cet endroit comme une partie du paysage agricole. Je vais par exemple proposer un grand verger pour avoir moins de pelouse d’ornement, et un champ de lavande semblable à ceux de la région, mais avec des inclusions de graminées qui le rendront également contemporain.

Certaines de vos réalisations sont encore plus contrastées, avec des masses végétales soit sauvages, soit graphiques à l’extrême. Pourquoi ?
L’osmose du projet avec le lieu me paraît primordiale. Quand il y a une cohérence entre la façon de vivre des clients et l’architecture de la maison, le jardin doit se placer dans cette continuité. Beaucoup de gens ont des maisons contemporaines, et veulent aujourd’hui un jardin mais n’ont pas le temps de l’entretenir. Ils voyagent aussi souvent. Donc une palette végétale très graphique et « statique », comme je l’appelle, convient à ce type de projet. Le jardin devient sculpture grâce aux plantes succulentes telles que l’agave ou l’aloe, les palmiers, des cactées et des vivaces très originales, comme l’ophiopogon. Chez ceux qui préfèrent la douceur, je plante des graminées et des bambous nains pour créer des effets de masse. Ces plantes s’entretiennent très peu également. Associées à quelques espèces méditerranéennes très sobres comme le teucrium, les pittosporums, les pérovskias, les gauras et les cyprès de Provence, elles peuvent créer un impact esthétique sur de
grandes superficies.

Vus utilisez de nombreuses plantes exotiques, où les trouvez-vous ?
Mes parents avaient une entreprise d’espaces verts et j’ai ensuite monté une pépinière pour prendre la succession. J’ai donc une
formation horticole sérieuse, l’habitude du terrain. Ma pépinière est un laboratoire à ciel ouvert, dans lequel je récupère par exemple de grandes fougères arborescentes issues du déboisement de leur pays d’origine. Je vais très souvent aussi visiter les autres pépinières car j’apprécie particulièrement les espèces héliophiles, comme les dasylirions et les opuntias, encore peu employés dans les jardins. Mes achats proviennent à 60 % de la région PACA.

Vous sensibilisez vos clients à l’écologie, est-ce facile ?
Je suis convaincu de cette nécessité, mais souvent le choix des clients se porte uniquement sur l’aspect visuel. Ils veulent des
espaces de détente, de belles piscines et des perspectives rendant les lieux majestueux. Il est alors difficile de ne pas avoir
d’immenses pelouses, car un tapis vert devient une surface épurée mettant en valeur la piscine miroir ou la perspective
sur la mer. J’élargis tout de même au maximum les massifs, en les plantant de graminées dont l’aspect léger et mouvant
s’harmonise avec la pelouse. Et je sème des mélanges de gazon résistant à la sécheresse pour que l’arrosage soit moins
fréquent. En ville, je refuse catégoriquement de mettre du faux, du gazon synthétique. Je préfère couvrir les surfaces
d’un paillis minéral qui ne bougera pas mais restera filtrant. Pour les planchers bois, j’utilise du bois rétifié, frêne ou hêtre, issu des forêts françaises et européennes. Son prix est similaire à celui des bois exotiques, et ses qualités aussi bonnes. Je cherche toujours dans mes jardins à assurer un impact visuel avec le moins d’énergie dépensée.





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